En mettant en place un Pacte vert, qui partait sur la bonne intention de lutter contre le réchauffement climatique, l’Europe vient de nous pondre un monstre !
En se fixant en 2020 comme objectif un environnement dans lequel toute substance toxique serait absente, on s’attend, fin 2022, à vivre un grand chamboulement dans toutes les réglementations liées à la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances (CLP). Et les huiles essentielles en font partie puisque leurs molécules devront se conformer à ces nouvelles normes (classement comme allergène, cancérigènes ou perturbateurs endocriniens), à l’instar de n’importe quel produit chimique.
Alors, où se situe le problème ? Je vous relaie la réponse d’Alain Aubanel, producteur de lavande dans la Drôme, au micro de France Bleue :
Ils veulent que toutes les molécules soient analysées avant d’être mises sur le marché pour vérifier qu’elles ne sont pas allergènes, cancérigènes, ou qu’elles ne sont pas des perturbateurs endocriniens. Mais le problème, c’est qu’ils réfléchissent molécule par molécule, alors que dans les huiles essentielles de lavande par exemple, il y a plus de 600 molécules ! Ils refusent de considérer les huiles essentielles comme une substance globale.
Du côté de la Commission européenne, son rapporteur tente de rassurer :
Il n’y aura pas de proposition législative avant fin 2022 et cette proposition devra être ensuite discutée puis adoptée par le Parlement européen d’un côté et par le Conseil qui réunit les 27 États membres de l’autre. Cela veut dire que la nouvelle législation n’entrera pas en vigueur avant 2025
Et il en rajoute une couche en précisant que “les craintes de l’industrie française des huiles essentielles sont, à notre avis, infondées et prématurées“.
J’ai l’impression, qu’à terme, les artisans distillateurs vont être mangés à la même sauce que les herboristes…
Conseil lecture : Plaidoyer pour l’herboristerie – Comprendre et défendre les plantes médicinales, de Thierry THÉVENIN
Vous pouvez le trouver pour pas très cher chez Amazon au format Kindle…
Ils finiront bien par tous nous avoir, et on pourra alors vous vendre des “reco” avec la bénédiction de l’Europe.
Reco ? C’est une reconstitution des molécules aromatiques naturelles avec une molécule de synthèse. C’est pas cher, ça sent bon, c’est simple à classer et à étiqueter, que du bonheur…
Mais d’ici là, j’aurai changé de métier.